Et si on parlait de méthodologie ?...

Avant de commencer un devoir : l'analyse !

D'abord, et avant tout, il est très important de lire le texte proposé à l'analyse, avec attention, et plusieurs fois, après avoir examiné aussi soigneusement la question posée. Sachez que la question comporte d'une certaine façon toujours très précisément des informations sur la problématique que l'on vous demande de développer à travers le devoir.

Quelques exemples

Des sujets possibles

"Analysez temps et aspects et leur enchaînement dans le texte suivant"

"Etudiez le jeu des pronoms personnels dans le texte suivant de xxx : on examinera les différents pronoms et leurs valeurs référentielles, sans oublier d’évoquer leur lien avec le verbe et les autres éléments de la phrase nécessaires à leur compréhension.

"Analyser les temps dans l’extrait suivant de xxx : On soulignera les contrastes entre temps du récit historique et temps du discours."

Le travail préparatoire qui comporte d'abord la lecture soignée du texte, la compréhension du sujet à traiter, est bien évidemment la partie la plus importante pour arriver à un résultat : si ce travail d'analyse est bien fait, la rédaction n'est plus qu'une "formalité" !

On distinguera bien sûr les méthodes mises en oeuvre lors de l'examen proprement dit - en temps limité - et l'analyse telle qu'il convient impérativement de la faire chez soi, pour s'entraîner, tranquillement, sur plusieurs textes et plusieurs sujets, au cours du semestre (seule façon d'acquérir une bonne méthode !). Ce n'est que parce que l'on aura fait des travaux d'entraînement, longuement (cela prend du temps de travailler un texte, en se documentant, en cherchant toutes les sources possibles, en vérifiant les notions grammaticales mal maîtrisées...) que l'on pourra plus rapidement faire l'analyse d'un texte et rédiger la question d'examen (en temps limité : deux heures, cela passe vite !). Les principes acquis, les connaissances accumulées reviendront alors et aideront à analyser plus vite le texte proposé. Il est absolument inutile, sous prétexte d'entraînement, de se placer dans les conditions d'examen pour faire des devoirs chez soi : c'est le travail fourni chez soi, ou en bibliothèque, autour de textes multiples pour des questions diverses qui nourrira le travail qu'on pourra alors accomplir à l'examen dans le temps très court imparti à cette épreuve, où il n'y a plus lieu alors que de rappeler et exploiter ce qui a déjà été acquis.

Le travail préparatoire comporte quatre étapes, toutes indispensables (à effectuer impérativement avant de rédiger le devoir) :

1) Relever les formes à analyser (adjectifs du texte, pronoms, formes verbales… selon question posée)

Conseils importants

Le relevé des formes

On insistera ici pour montrer comment on doit faire le relevé tranquillement et exhaustivement dans les travaux préliminaires pour pouvoir à l'examen se contenter de surligner les formes du texte recherchées, en les pré-classant déjà au moyen de couleurs différentes) ; pour ces travaux préliminaires (dont la fonction principale est de former l'étudiant au travail qu'il fera ensuite beaucoup plus vite) il est commode de recourir à un tableau pour analyser chaque forme, selon le modèle suivant (ce travail d'analyse au fil du texte à étudier est à faire intégralement les premières fois ; bien sûr, il ne doit en aucun cas être remis au correcteur : le travail définitif prend, comme on le verra (cf. corrigés multiples disponibles en ligne) une toute autre forme. Mais si l'on ne passe pas par une analyse sérieuse, dont la justification apparaîtra comme évidente dès qu'on aura vu comment on procède ci-dessous, on ne pourra jamais arriver à rédiger le devoir qui est demandé, qui correspond à une forme et à un genre précis.

Quelques commentaires méthodologiques sur le tableau précédent

Ce tableau modèle renvoie à l'analyse du texte de B. Constant ; après avoir effectué l'analyse intégrale des formes pronominales en suivant le modèle ici proposé, on pourra lire le corrigé achevé : c'est une forme de ce type que doit prendre le devoir remis à l'issue du travail d'analyse dont le tableau et les commentaires ci-dessous s'efforcent de rendre compte.

C’est bien sûr, volontairement, que raccourcissant l’énumération et l’analyse de toutes les formes qu’il convient de faire, nous passons ici plus vite à l’analyse des exemples au présent pour montrer les conséquences que l’arrivée sur ces formes a pour l’ensemble des formes antérieures (les notations en bleu, rouge, puis en vert doivent se concevoir comme des ajouts : les mentions les plus hautes dans le tableau ont été ajoutées quand on est arrivé par contraste à remarquer un élément qui est plus bas nécessairement dans le tableau, comme si on construisait au moins les parties colorées du tableau de bas en haut).

En pratique bien sûr, si l’on oublie de corriger progressivement le haut du tableau (ce qui sera préjudiciable à la bonne rédaction finale (on risque d'oublier des éléments importants), il ne faut pas s’étonner qu’il y ait malgré tout de plus en plus d’indications au fur et à mesure que la lecture avance, c’est-à-dire vers le bas du tableau ! On pourrait dire que "les idées viennent" nécessairement au fur et à mesure que l'on avance dans la lecture-analyse soignée du texte puisque un nouveau fait attire l'attention sur les faits qui plus haut n'avaient pas, isolés, attiré l'attention du lecteur-analyste.

On notera aussi, sans en être affecté, que certaines des remarques faites dans la colonne de droite seront considérées comme inutiles pour le commentaire final (non pertinentes pour la meilleure compréhension du texte examiné), d’autres au contraire mériteront d’être développées : on ne sait pas toujours, en commençant l’analyse d’un texte, ce qui va primer dans le commentaire puisqu’il s’agit d’extraire toutes les significations d’un texte qui ne sont pas données a priori mais qui sont construites par l’usage fait de la langue par l’auteur et par la réception du lecteur. On n'analyse pas des mots de dictionnaire (aux sens multiples), mais des formes en contexte - le contexte servant précisément à sélectionner dans des possibles plus vastes, les valeurs retenues dans un texte donné (hic et nunc). C’est en raison de cela que l’étude linguistique d’un texte littéraire est un travail qui a fondamentalement une finalité pour l'étude littéraire ( il s'agit de mieux comprendre un texte, de le recevoir pour ce qu’il est…) ; il ne s’agit donc pas simplement de chercher dans un texte, qui aurait en quelque sorte été pris au hasard, des exemples de grammaire pour illustrer un cours de grammaire ! Il s’agit d’apprendre aux étudiants à mieux comprendre un texte qui a été écrit précisément ainsi par l'auteur ; nous savons bien qu’un auteur n’écrit pas n’importe comment, mais que les mots, les formes qu'il a retenus ont du prix à ses yeux : il a choisi des formes linguistiques, en contraste, par opposition à d’autres qu'il a écartées, pour mieux signifier ce qu’il voulait signifier. Certes, il ne s’est pas livré lui-même toujours à une analyse technique comme celle que nous entreprenons ici, mais, du fait de son talent, voire de son génie, il a exprimé au mieux, en se servant de la langue, ce qu’il voulait dire (cf. les retouches des manuscrits, les scrupules de tous les auteurs, qui modifient leur façon de dire tant qu’une œuvre n’est pas considérée comme "définitive").

Un travail évolutif

En conséquence de ce qui est exposé ci-dessus, on rappellera que le travail d'analyse, tant qu'il n'est pas achevé, est "évolutif" : c'est pourquoi il est indispensable de réserver un espace important à la notation de remarques qui seront de plus en plus nombreuses au fur et à mesure qu'on avancera dans la lecture du texte et l'analyse des formes en contexte : c'est la fonction de la grande et large colonne de droite dans laquelle on pourra ajouter - tout au long des avancées dans la lecture du texte - les remarques que l'analyse de nouveaux mots ou de nouvelles séquences, par l'effet signifiant du contraste, va amener à repérer. Ainsi, si, dans l'exemple analysé ci-dessus, dès le départ vraisemblablement on pensera à noter la fonction du pronom envisagé (sujet, complément - direct ou indirect), ce n'est vraisemblablement qu'après avoir rencontré la phrase "L’amour supplée aux longs souvenirs, par une sorte de magie", et plus exactement les séquences au présent avec les pronoms anaphoriques qui suivent - "il" renvoyant à l'amour, dans "Il nous entoure...", etc. que l'on se posera la question du lien des pronoms avec les temps de verbe, et que remontant dans le tableau déjà commencé, on décidera d'ajouter l'information concernant le temps des verbes fonctionnant avec les pronoms déjà rencontrés. Cela permettra de constater en cours d'analyse que les verbes au présent de l'indicatif fonctionnent dans ce texte soit avec un "il", soit avec un "nous", et que ce "nous" est tout à fait distinct des autres "nous", utilisés pour renvoyer à Ellénore et Adolphe. Les premiers "nous", pris dans le récit, étaient accompagnés de divers temps du passé ; avec le présent, le "nous" renvoie à l'auteur-narrateur supposé du texte et aux lecteurs qu'il associe à ses remarques, absolument pas aux personnages ! Les remarques ainsi caractérisées sont des commentaires à portée générale, et donc peuvent être clairement identifiées dans le texte par ces marques grammaticales (la référence du "nous" n'est plus la même quand le "nous" est associé à un verbe au présent). On verra dans la conclusion du corrigé ici donnée comment on exploitera ce fait dans la rédaction finale du devoir. Dès lors, lorsque au cours de l'analyse, on arrivera à ce premier "présent de l'indicatif", que l'on notera dans la colonne de droite, on remontera pour noter les indications temporelles qui manquaient dans les cases précédentes : indications portées dans notre tableau en rouge, pour montrer qu'elles n'ont pas été spontanées, mais ajoutées comme il convient au fur et à mesure de l'avancée dans la lecture/analyse du texte.

L'étude en contexte

Attirons en outre l'attention, à ce propos, sur le fait que les formes analysées doivent être analysées en contexte. Dresser simplement la liste des pronoms ne présente bien sûr aucun intérêt (je, me, lui, elle, la...") : on ne peut non seulement rien en tirer pour l'analyse du texte lui-même, si l'on néglige l'environnement de chaque forme, mais, de façon immédiatement pragmatique, le correcteur ne peut même pas identifier à propos de quoi l'on cite une forme, et sera donc obligatoirement négatif dans son évaluation ! Un exemple : comment peut-on savoir si "le/la" sont des articles (déterminants définis) ou des pronoms si on ne les présente pas en contexte : "la prudence" >< "je la découvrirais" ?

La découverte et la compréhension plus fine d'un texte

Autre remarque : il s'agit d'étudier un texte, et non pas à propos de ce texte de ressortir un cours ! Tous les exemples, qu'il conviendra d'ailleurs d'exploiter en vue de l'analyse visée (cf. problématique) doivent nécessairement être pris dans le texte, et il est parfaitement inutile, pour avoir l'air "savant" de ressortir des exemples pris dans le cours théorique pour montrer que l'on a bien appris la liste des pronoms ou des temps de la conjugaison !!! Toute analyse linguistique est ici faite pour servir la compréhension du texte. C'est le sens et la finalité de ce type d'analyse ; il n'y en a pas d'autre !

2) Entreprendre de classer ces formes :

Il est important de choisir un type de classement pertinent pour la question, c’est-à-dire :

C'est ainsi que s'opposeront clairement dans le texte analysé, d'une part les deux pronoms "elle et je" (avec le "nous" qui les unit d'une part (le jeu entre ces pronoms, d'un paragraphe à l'autre, sera particulièrement intéressant pour souligner le processus d'éloignement puis de rupture entre les amants), et d'autre part le "il et nous" (dans des séquences marquées par le changement de "temps de la conjugaison") qui ont d'autres valeurs référencielles).

3) Dégager le sens du classement et donc la problématique du travail (qui servira pour l’introduction : celle-ci doit se terminer en indiquant clairement la problématique).

Les significations liées au classement et au plan du devoir donnent en même temps et en quelque sorte "naturellement", si le travail précédent a été bien fait, - en lien avec la question posée - la problématique du devoir (ici : "expliciter les référents en soulignant les mouvements dans le texte").

La problématique, exposée à la fin de l'introduction, sera le fil directeur de tout le travail et devra être reprise dans la conclusion pour montrer concrètement ce qu'elle a amené.

4) Préparer le plan du devoir

Le corps du devoir (en deux, trois ou quatre parties) mène de l’introduction où est posée la problématique à la conclusion où sera rappelé ce qu’a dégagé l’analyse et qui s’achèvera en ouvrant vers des questions ou une problématique nouvelle (pour la lecture de l’auteur en question, ou bien concernant le domaine grammatical sur lequel on a travaillé, ou bien tout autre signification qui dans le cas du texte précis envisagé peut apparaître significative en raison du travail).

Rédiger le travail selon un plan rigoureux est indispensable, puisque comme nous venons de le dire il est significatif de la problématique. On ne croira donc pas pouvoir s'en passer ! Il ne s'agira surtout pas, comme nous le disions ci-dessus, d'analyser simplement les formes dans l'ordre de leur apparition - ce qui bien sûr amènerait des répétitions insupportables, et interdirait de sortir du sens de l'analyse. L'analyse dans l'ordre doit être faite - comme expliqué ci-dessus - mais il s'agit du "brouillon" du travail. La rédaction finale se fera nécessairement avec un plan significatif pour manifester la problématique et aboutir à une conclusion.

On ne sera pas esclave d'un nombre théorique de parties : le nombre des parties sera fonction du sujet, du texte, etc. Ce sera souvent le plan le plus simple qui sera le plus pertinent, à condition qu'il permette bien sûr de rendre compte de toutes les données. Il comportera vraisemblablement de deux à quatre parties (nombre raisonnable pour un devoir de cette dimension). Tout découpage des données trop fouillé (cinq, six... parties !) sera suspect, de même que... l'absence de plan (une partie unique !).

Une fois le travail d'analyse accompli, la problématique déterminée, et le plan établi, C’est alors que l’on peut commencer à rédiger le travail, sans doute en réservant l’introduction pour la fin, car on ne peut correctement introduire un devoir sans savoir très précisément à quoi on va arriver !

La rédaction du travail

Une fois que la problématique est dégagée (qui sera exposée à la fin de l'introduction), que l'on dispose d'un plan (construit directement à partir de cette problématique), on peut commencer à rédiger, en reprenant toutes les notes prises au cours de l'analyse (colonne de droite du tableau ou remarques notées sur la feuille de brouillon à l'examen), en veillant à n'en oublier aucune, en fuyant "les fausses fenêtres" (parties ajoutées parce que le plan se révèle mauvais et qu'on veut impérativement remplir une case (par exemple une "troisième partie" mythique, considérée comme indispensable parce qu'on croit qu'il en faut toujours trois, même si on n'a rien à dire !), ou les omissions qu'on regroupe à la fin dans une partie "fourre-tout" faute de les avoir d'abord intégrées.

La rédaction se fait préférentiellement dans l'ordre des parties, en conservant toujours la problématique présente à l'esprit. Chaque partie est construite avec une introduction, un développement, une conclusion. Lorsque l'on a achevé la dernière partie de l'exposé, on peut directement rédiger la conclusion (cf. conseils ci-dessous) qui résume les résultats obtenus en relation avec la problématique et "élargit" le débat ; la rédaction de l'introduction ne se fera qu'ensuite, pour tout achever, et ordonner ; elle soulignera ainsi la bonne structuration du travail.

A propos d'introductions et de conclusions

L’introduction

Celle-ci peut être plutôt "linguistique" ou plutôt "littéraire". Elle s’achève toujours par la formulation de la "problématique" - l’idée principale qui va guider le travail. Elle ne peut, de ce fait, être rédigée, qu’après toute l’analyse du texte et après qu’on a clairement et explicitement dégagé les éléments de sens. Deux exemples possibles d'introduction (à propos du devoir sur les pronoms – texte de Benjamin Constant) :

"Né à Lausanne, Benjamin Constant (1767-1830) est l’un des écrivains majeurs du romantisme européen qui, autrement que Goethe, son presque contemporain, explora les subtilités de l’analyse psychologique en même temps qu’il espérait jouer un grand rôle politique. Si elle fut orageuse, sa liaison avec Madame de Staël, de 1794 à 1808, donna naissance à deux grands romans : Adolphe et Cécile (ce dernier n'a été publié qu'en 1951). Dans Adolphe, roman personnel, se trouve transposée la vie amoureuse de B. Constant avec Charlotte de Hardenberg, Madame de Staël et surtout Anna Lindsay. Même si pour brouiller les pistes, l’auteur invente la fiction d’une rencontre avec un inconnu, Adolphe, dont il publie le manuscrit, on retrouve ici tous les caractères du roman autobiographique, et notamment l’usage du pronom "je". Dans l’extrait qui nous est présenté, ce "je" s’oppose clairement à un "elle" et à un "nous" dont nous essayerons d’expliciter les référents en soulignant les mouvements de ces divers pronoms dans le texte."

"Les pronoms personnels, que l’on classe, depuis E. Benveniste, en pronoms déictiques et pronoms anaphoriques ou encore en pronoms nominaux et pronoms référents, sont particulièrement intéressants à examiner dans le cadre d’un roman autobiographique, où il arrive même que le "je" soit multiple (narrateur, auteur, etc.). Dans Adolphe de Benjamin Constant, roman où nous sont contées les amours orageuses du narrateur et d’Ellénore, nous voyons s’entrecroiser, se concentrer et se défaire les usages des pronoms "je", "elle", "nous", peut-être à l’image des temps d’une relation complexe. C’est ce que nous analyserons ci-dessous."

N.B. : le choix d'une introduction plus littéraire ou plus linguistique pourra être fait, certes en fonction du texte à examiner, mais aussi très banalement en fonction les "connaissances" du candidat ! Il est évident qu'en l'absence de toute connaissance d'histoire littéraire ou de la biographie de l'auteur, une introduction "littéraire" se révèlera difficile. Mais, dans ces conditions, il faut alors pouvoir utiliser correctement des connaissances "linguistiques" permettant de formuler intelligemment la question que l'on va être amené à poser.

La conclusion

Elle doit toujours récapituler les acquis, mais est l’occasion aussi d’"ouvrir", d’élargir la problématique, vers des questions surgissant du travail mais qui ne peuvent être réglées à ce moment et dans ce contexte. Elle doit, en montrant une intelligence des questions rencontrées, permettre d’aller plus loin : pas de clôture sur le texte ; au contraire, on soulignera que l’analyse menée a permis, en montrant la nécessité d’un travail méthodique, d’engager à poursuivre sur d’autres textes de l’auteur (si l’on a pu dégager des tendances au niveau de son style), de chercher sur d’autres textes de la langue (si l’on peut subodorer qu’il s’agit d’une tendance de la langue française)... ici, un commentaire de l'auteur lui-même, ou d'un critique, une anecdote significative peuvent avoir leur place. Un peu d'originalité est d'ailleurs appréciée - la reprise systématique des mêmes propos, quel que soit le texte, étant particulièrement pénibles pour le correcteur ! Un exemple possible (classique) ici :

"Ainsi, avons-nous pu dégager dans le texte de B. Constant des mouvements significatifs au cours des trois parties mises en évidence dans le texte. Une première partie où "je" et le "elle" se mêlent presque à égalité, l’un ou l’autre prenant en quelque sorte l’avantage. Une deuxième partie, où le "nous" qui renvoie à Adolphe et Ellénore embraye sur un "nous" général, où se trouvent mêlés le narrateur et les lecteurs, les hommes de tous les temps qu’Adolphe-narrateur-auteur prend en quelque sorte à témoin des complexités de l’amour. Enfin une troisième partie où le "nous" se défait et où il ne reste pratiquement plus, dans la rupture, qu’un "je" qui se retrouve seul ; "elle" ayant à peu près disparu, c’est la propre souffrance du narrateur, ses désirs, son imagination qui passent au premier plan. Il aurait été intéressant d’examiner plus en détail dans ce texte, et peut-être dans un texte plus long du même auteur, l’ensemble des chaînes anaphoriques pour voir si l’hypothèse présentée ici était confirmée au-delà des seuls pronoms personnels. Ce serait, à n’en pas douter, une perspective de recherche significative pour clarifier les relations des personnes dans le roman autobiographique, notamment romantique.

BON TRAVAIL !



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